À Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, une copropriété de quatre bâtiments de logements a fait le choix d’une rénovation énergétique globale dans le but d’économiser de l’énergie. Pari gagné.
Construite en 1955, la copropriété de la rue de Saint-Cloud vient de réduire sa consommation d’énergie de près de 54 % grâce à de nouveaux équipements thermiques et au système d’isolation par l’extérieur StoTherm Mineral 1 avec une finition enduit. Une telle performance qui lui permet d’accéder à des aides financières substantielles. Les quatre bâtiments sont composés de quatre étages sur huit cages d’escaliers regroupant 64 logements. Un premier ravalement a été réalisé en 1994 et malgré un entretien régulier, les immeubles avaient besoin d’une remise à niveau tant esthétique que technique. En 2011 des infiltrations d’eau sont apparues sur les toitures terrasses. Au même moment, la réglementation a imposé aux copropriétés de plus de cinquante lots, construites avant 2001 et équipées d’une installation collective de chauffage, de réaliser dans un délai de cinq ans un bilan énergétique des parties communes et privatives. Le conseil syndical, sur l’impulsion de trois de ses membres Lucien Morlot (président), Rémy Manta et Philippe Aupetit, accompagné par le syndic de copropriété Gierens Immobilier, prend alors contact avec Reanova pour réaliser un diagnostic énergétique. Cette société de maîtrise d’œuvre intégrée assure des prestations de conception architecturale et d’ingénierie technique et financière dans des projets de rénovation énergétique de copropriétés.
Un bilan, 4 scénarios
Quatre scénarios de travaux sont alors proposés aux copropriétaires, détaillant les aides financières qui peuvent y être associées – subventions collectives et individuelles, Éco prêts à taux zéro collectifs, certificats d’économies d’énergie (CEE), crédits d’impôts (devenus MaPrimeRénov’en 2021) – en fonction des économies d’énergie réalisées. Après examen minutieux, le conseil syndical décide de faire isoler les toitures terrasses, d’isoler les façades par l’extérieur, de remplacer les volets et stores installés sur certaines fenêtres par des volets roulants sur l’ensemble des ouvertures et de remplacer toutes les menuiseries des parties communes ainsi que les fenêtres privatives qui ne l’ont pas déjà été. Côté équipements, un système de ventilation basse pression est mis en place tandis que les chaudières collectives gaz (2×500 kW) sont remplacées par des chaudières plus performantes avec un meilleur rendement (2×250 kW) et les chauffe-eau individuels abandonnés pour un réseau d’eau chaude sanitaire collectif. « Nous avons fait beaucoup de réunions avec les copropriétaires, se souvient Lucien Morlot. La copropriété est composée de 25 % de foyers modestes et très modestes et 25 % de seniors. Nous avons répondu à toutes les questions que se posaient les propriétaires pour les rassurer sur les aspects financiers et patrimoniaux ». « Nous avons profité du chantier pour procéder à moindre coût à des travaux complémentaires comme le changement des antennes TNT et l’éclairage extérieur (système à LED), ajoute Philippe Aupetit. Nous aurions pu nous arrêter là mais en ajoutant 200 000 € de travaux pour l’eau chaude sanitaire collective, nous avons obtenu davantage d’aides. Le montant en sus de ces travaux ne nous a en fait rien coûté car il a été couvert par les subventions du Conseil régional île de France et de la Ville de Nanterre (programme Copro 21 piloté par Soliha). Il est important d’être bien accompagné sur un tel chantier car typiquement là, nous avons gagné en confort pour l’eau chaude sanitaire tout en réduisant significativement le coût final pour chaque copropriétaire ».
Intégrer les coffres de volets roulants
En façade, les architectes et ingénieurs de Reanova ont proposé de mettre en œuvre le système d’ITE StoTherm Mineral 1.
« Il est constitué de 140 mm de laine de roche, explique Loïc Palierne, chargé du développement national copropriétés chez Sto, revêtus de l’enduit StoLotusan K aux propriétés autonettoyantes. Avec la technologie Lotus-Effect® développée par Sto, la saleté perle en effet sous l’action de la pluie et toutes les impuretés glissent dans les gouttes d’eau à la manière du Lotus. Ainsi, la façade reste blanche et propre beaucoup plus longtemps. Cet enduit de finition à l’aspect mat est par ailleurs incombustible ». « Sto est un partenaire de longue date dont nous apprécions la gamme de produits très riche, se félicite Harold Hugonenc, fondateur et associé de la société Reanova. Nous prescrivons systématiquement l’enduit Lotusan sur nos opérations de rénovation de copropriétés car son effet perlant permet de réduire l’entretien des façades ». « Nous avons, à la demande de la copropriété, dissimuler les coffres de volets roulants qu’elle jugeait peu esthétiques, ajoute Loïc Palierne. Nous les avons intégrés dans un bandeau filant, réalisé en bardage StoVentec revêtu lui aussi d’enduit StoLotusan K. Pour concevoir ces bandeaux, un travail à trois est engagé entre Reanova, l’entreprise de pose de volets roulants par l’extérieur et l’entreprise de façade qui dispose de son propre bureau d’études et réalise les plans d’exécution des détails de la façade. Le reste de la façade a été isolé thermiquement par l’extérieur. Deux teintes d’enduit ont été retenues par le Conseil syndical après plusieurs propositions. Pour donner du rythme à la façade et la rendre intemporelle, ce sont le gris et le blanc, indémodables dans le temps qui ont reçu l’aval de l’ensemble des copropriétaires. Ce sont au total 55 000 m2 de façade qui ont été traités ».
Des aides importantes
« La copropriété a choisi une rénovation globale pour bénéficier du montant maximum des aides allouées. Pour prétendre à des aides financières importantes, il faut réaliser au moins 35 % d’économies d’énergie », annonce Harold Hugonenc. L’objectif affiché par le maître d’œuvre était de diviser par deux cette consommation et il a réussi. La réduction atteinte est de 54 %, ce qui permet à l’opération d’atteindre le niveau BBC Rénovation de l’époque des travaux (2018/2019). Auparavant classés E sur le plan de la performance énergétique avec une consommation d’énergie primaire de 265 kWh/m2.an, les logements de la résidence sont désormais classés C avec une consommation de 134 kWh/m2.an. Du point de vue des émissions de gaz à effet de serre, leur classe est passée de E (52 kg CO2/m2.an) à D (31 kg CO2/m2.an). « En choisissant l’option d’une rénovation énergétique complète, au lieu d’isoler seulement le toit et de repeindre les façades, nous avons obtenu des aides financières conséquentes qui dépassent la moitié du budget total de l’opération », se réjouit Lucien Morlot. « Dans notre copropriété, les appartements ne sont pas très grands et nous ne voulions pas que nos résidents soient mis dans une situation financière problématique à cause de travaux à payer, annonce Philippe Aupetit. Nous avons fait successivement subventionner le diagnostic énergétique, l’étude des travaux puis les travaux au maximum de ce que l’on pouvait prétendre. Nous avons obtenu 937 000 € de subventions collectives, aides et prime à l’énergie. À cela se sont ajoutées 271 000 € d’aides individuelles. Avec le prêt à taux zéro et prêt collectif, le reste à charge était acceptable. Par exemple pour un 4 pièces, en moyenne la quotepart des travaux était de 32 000 € à laquelle on soustrait 14 000 € d’aides. Les 18 000 € restants ont été financés par des prêts. A côté de cela, nous avons tous réalisé des économies d’énergie de plus de la moitié malgré la hausse de l’énergie ce qui est une part de moins sur nos charges. L’air que nous respirons dans nos appartements est plus agréable, nous n’avons plus de moisissures et nous avons vraiment gagné en confort de vie au quotidien ». « Tous les habitants apprécient le nouveau confort de leur logement, en particulier ceux qui occupent les logements implantés en pignons exposés au nord et qui se plaignaient de la condensation permanente sur leurs murs extérieurs, précise Lucien Morlot. En plus nos appartements ont pris de la valeur ». La copropriété a été bien accompagnée et le trio conseil syndical, syndic et assistant à maîtrise d’ouvrage a travaillé main dans la main pour réussir le chantier et tenir le budget prévu.