Refondre les modes de financements pour la rénovation énergétique des logements

La plupart des acteurs de la rénovation énergétique, qu’ils soient architectes, maîtres d’ouvrage, syndics de copropriété, bureaux d’études ou entreprises, constatent, malgré toutes les aides, subventions et communications axées sur ce sujet, qu’un projet de rénovation globale reste complexe, coûteux et lent à faire aboutir.

Au rythme actuel de copropriétés rénovées, l’engagement d’atteindre la neutralité carbone en 2050 parait impossible à tenir. De l’avis des experts, il faudrait un rythme de rénovations globales 15 fois plus élevé, pour espérer respecter un tel challenge à terme. Ce constat n’est pas nouveau. Depuis une dizaine d’années que les copropriétés cherchent à mettre en œuvre un projet de rénovation plus ou moins globale, les différents écueils : techniques, administratifs, financiers…font qu’une majorité de dossiers ne dépasse pas le stade du projet. Conscient de ces difficultés, l’Etat a œuvré pour simplifier les procédures, simplifier le montage de dossiers, mettre en place des prêts adaptés, comme l’éco-prêt à taux zéro « copropriété »… mais ce n’est visiblement pas suffisant pour espérer passer à la vitesse supérieure. C’est sur ce constat de relatif échec, qu’un groupement de différentes familles de professionnels s’est créé. Ce groupement, dénommé « Coalition Unlock », appelle à une refonte du financement de la rénovation énergétique des logements, essentiellement au travers de l’action conjointe de l’État, de la BCE et des banques commerciales. Pour le groupement, les systèmes de financement actuels n’incitent pas suffisamment les ménages à engager des rénovations performantes. Pour passer à la vitesse supérieure, il demande des subventions publiques et des prêts à taux zéro garantis par la BCE à hauteur de 28 milliards d’euros par an, seul moyen d’atteindre à son sens les objectifs prévus. Il plaide également pour une prise en charge intégrale des travaux pour les familles les plus précaires.