Lettres et colis, l’avenir est au numérique

Alors que de plus en plus de colis sont commandés par Internet et livrés à domicile, on assiste à une recrudescence de vols, de non-livraisons ou encore de fraudes. Il en est de même pour les courriers qui servent aux malfaiteurs pour tout connaître de vous et de vos habitudes, voire pour usurper votre identité.

Les fabricants de boites aux lettres et boites à colis sont conscients de la nécessité de sécuriser leurs boites pour limiter les vols subis par les résidents. Surtout lorsque, d’après une enquête Ipsos de 2023, 96 % des Français ont au moins reçu un colis dans l’année et qu’en moyenne un Français reçoit 34 colis par an, ce chiffre étant en augmentation d’environ 10 % chaque année. De plus, d’après La Poste, les Français préfèrent pour 58 % d’entre eux, être livrés directement chez eux. D’après certains fabricants, la boite aux lettres seule disparaitra au profit du combiné boites à lettres/boite à colis dans les cinq prochaines années. Le mouvement semble s’accélérer, même si, aujourd’hui, peu de copropriétés encore sont équipées de boites à colis. D’après les statistiques de la Poste, ¼ des vols dans les boites aux lettres proviendrait de la fraude des résidents eux-mêmes qui affirment n’avoir rien reçu alors qu’ils ont le paquet, ¼ serait dû aux livreurs qui ne déposent pas le colis, ¼ de ce que l’on appelle le déboitage (le livreur enlève le colis déposé par un confrère, le met sur la batterie de boites et met le colis qu’il doit livrer à la place, le colis déboité disparait comme par magie) et le dernier ¼ concerne le vol de rue et le vandalisme. Les deux premiers ¼, c’est de la fraude et de la malhonnêteté, donc difficile pour les fabricants de pallier cela. Sur les deux autres cas, il pourrait être envisagé d’installer une caméra dans le hall qui dissuaderait le livreur de faire du déboitage. « Il est important de préciser que c’est au transporteur de sécuriser la livraison du dernier kilomètre, assure Alix Bourras, directrice marketing chez Decayeux. Ils en sont responsables. Nous, fabricants, assurons la sécurisation des colis une fois dans le réceptacle, après sa livraison ». « Le code du commerce, ajoute Alain Fischer, directeur général de Renz France, si un colis est cassé ou volé, c’est le site marchand qui est responsable. En cas de vandalisme, ce sont les assurances qui prennent le relais. Précisons que, dans 80 % des cas, les boites sont à l’intérieur, dans le hall de l’immeuble lui-même protégé par un système Vigik et bientôt Vigik+. Ce premier filtre est déjà un gage de sécurité ».