L’isolation par l’extérieur fait partie des techniques les plus performantes en termes d’économie d’énergie. Mais elle est coûteuse, elle n’est pas compatible avec toutes les architectures et peut se heurter à des réglementations spécifiques. Décryptage.

Il y a une dizaine d’années, Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement, décrète que tout ravalement doit être lié à la mise en place d’une isolation par l’extérieur. On assiste alors à une réaction très vive des architectes, maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, qui estiment à juste titre que l’ITE n’est pas applicable partout, en particulier dans le cas de façades ouvragées, de façades composées de matériaux nobles, de façades situées dans des périmètres de protection, dans des secteurs classés… sans oublier plusieurs cas de contre-indications techniques. Ces réactions ont amené à une modulation dans l’application de cette réglementation, dans une démarche un peu plus pragmatique et réaliste. Il existe certes des moyens permettant dans certains cas d’aboutir à des compromis, mais ces solutions sont toujours très coûteuses et parfois incompatibles avec les critères des acteurs du patrimoine. Les copropriétés des « Trente Glorieuses », premières concernées On a beaucoup construit pendant la période 1945/1975, les « Trente Glorieuses », époque où l’on se souciait peu, voire pas du tout, du coût des énergies. Les ensembles collectifs de cette période sont généralement les plus énergivores, même si des travaux d’amélioration ont eu lieu au cours des décennies : remplacement des menuiseries, isolation des combles et des planchers bas, chaufferies plus performantes, régulations diverses… Il reste que ces copropriétés, malgré les travaux réalisés, restent souvent perfectibles, du fait de murs extérieurs pas ou peu isolés. C’est à ce stade que l’isolation par l’extérieur devient une évidence, seul moyen de passer à la vitesse supérieure en termes d’économies de chauffage, sans avoir à intervenir dans les appartements pour mettre en œuvre des doublages, moins performants et qui réduisent la surface habitable. Avant de voir dans quels cas préconiser l’isolation par l’extérieur, il faut d’abord en lister les limites et les différentes difficultés. Si un audit réalisé démontre la pertinence économique à l’usage de la pose d’une ITE, les contraintes peuvent également être nombreuses, à commencer par le montant de l’investissement initial, souvent difficile à financer. Suivent en second lieu les contraintes architecturales, qui représentent la deuxième cause de blocage de ce type de projets. Suivent enfin les incompatibilités techniques et/ou réglementaires, comme par exemple, la gestion souvent complexe du droit de surplomb.
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